La vengeance du wombat et autres histoires de bush de Kenneth Cook
Résumé :
"Wombats sur ma gauche, wombats sur ma droite : tous piétinaient et grognaient. Planté parmi eux au clair de lune, immense, le corps flasque et hardi, le filet dans une main, la seringue dans l'autre, j'attendais le wombat qui m'intéressait. [...] Avec l'aisance du geste entraîné, je lui lançai le filet sur le corps. Il le déchiqueta en moins de deux secondes. [...] Comment étais-je censé m'y prendre à partir de là? Je n'eus pas le temps de me décider. Le wombat s'approcha de moi en poussant un grognement meurtrier, avec la ferme intention d'anéantir tous les mythes sur le caractère inoffensif et herbivore des wombats." Une rencontre dans un bar, quelques bières fraîches, un rien de faiblesse, et voilà Kenneth Cook, écrivain d'âge mûr "en léger surpoids", embarqué dans d'incroyables aventures où la faune humaine et animale du bush joue le premier rôle. Kangourou suicidaire, koalas explosifs, wombats vindicatifs, reptiles dérangés, chercheurs d'opales amateurs de paris stupides, Aborigènes roublards : ils finissent toujours par contrarier son penchant naturel pour le confort. Heureusement, car Cook en tire une brassée d'histoires plus vraies que nature, racontées avec un art consommé du gag, dans toute leur improbable hilarité.
Mon avis :
Recueil de nouvelles qui fait suite à la précédente publication de Kenneth Cook Le Koala tueur, La vengeance du wombat et autres histoires de bush est un livre d’histoires qui mélangent humour, malchance, imagination, avec à chaque fois un pointe de suspens. On se demande à chaque fois où tout cela va mener ce pauvre narrateur (auteur). Le tout est rafraichissant et surtout très dépaysant car on est loin de Sydney et de l’Australie touristique.
La vengeance du wombat nous entraîne en plein Outback australien (le plus souvent dans des pubs), à la découverte des péripéties vécues par l’auteur. Il a le chic pour faire de belles rencontres qu’elles soient avec la faune australienne (quokka, kangourou, wombat, requin, serpent, crocodile…) ou avec des hommes, plus loufoques les uns que les autres (bizarrement on ne retrouve aucune rencontre féminine).
Le style de Kenneth Cook est rythmé et agréable à lire. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de nouvelles et j’ai passé un bon moment. J’ai beaucoup aimé la construction de ces courts récits : à chaque nouvelle rencontre (incroyable et/ou dangereuse) la tension monte lentement, instaurant une atmosphère légèrement tendue, mais toujours sur un ton mêlé d’humour et de l’ironie. Tout semble prendre une tournure plutôt dramatique mais plus de peur que de mal, et le danger est vite associé au cocasse. L’auteur a un certain don pour se montrer sous son jour le plus négatif (assez grassouillet, loin d’être sportif, peureux, lâche..), un vrai anti-héros limite pitoyable. Ses péripéties se transforment vite en sketches bourrés d’autodérision.
Ces 14 nouvelles sont vraiment rocambolesques. Elles paraissent même improbables, tirées par les cheveux, empreinte d’imagination mais peu importe car Kenneth Cook a un vrai talent de conteur. Il nous fait passer un bon moment avec ses anecdotes, même si c’est vrai qu’elles se ressemblent toutes et que l’on tombe vite dans la répétition. Ce livre se lit avec plaisir, surtout pour la plume de l’auteur, et je dois avouer que je serais ravie de retrouver cet aventurier dans ses premières aventuresLe Koala tueur dont il est souvent mention ici.
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